02/02/2014

Le Fantômas de la chanson française !

Mais qui est donc cet homme mystérieux ?
Meilleurs vœux, bonne année, bonne santé, pleins de bonnes choses, toussa, toussa. Comme les formules de politesses me gave un peu en ce début 2014 je les passe toutes d’un coup et on en reparle plus ! Pas très sympathique le mec, me direz-vous, et bien c’est tant pis car nous ne sommes pas ici pour se faire des courbettes mais bien pour parler BD. Du coup je vous ai quand même concocté un cadeau pour la nouvelle année ! Nous allons ouvrir, ensemble, en ce mois pluvieux de janvier, les premières pages de « Le Chanteur Sans Nom ».











Le chanteur sans nom c’est la rencontre d’un écrivain, Arnaud Le Gouëfflec, avec celle d’un dessinateur : Olivier Balez. Ces deux auteurs n’en sont pourtant pas à leur premier ouvrage, en voici la preuve : Arnaud, le scénariste, écrit des romans et des chansons avant de se lancer dans la bande dessinée. Il a publié plusieurs livres : « Basile et Massue » (éditions L’Escarbille),  « le bestiaire secret de Lord Bargamoufle », « Les discrets » et « L’irrésistible » (aux éditions Gingko). Habile de ses dix doigts il est passionné par la musique et enregistre plusieurs disques notamment de musique expérimentale. Ce qui colle donc pas mal avec le sujet de notre livre qui, je le rappelle, se prénomme « Le chanteur sans nom ». De son côté Olivier Balez se forme aux arts appliqués de l’école Estienne à Paris de 1990 à 1995. Après ses études il vit quelques mois à Barcelone et prépare une exposition itinérante de dessins de Jazz. En 1998 il écrit et dessine une aventure du Poulpe intitulée « L’Opus à l’oreille » publiée pour Angoulême dans un coffret BD aux éditions Baleine. Sa première collaboration avec Arnaud Le Gouëfflec ne se fera pas sur « Le chanteur sans nom » mais sur « Topless », un road movie existentiel plein d’élégance et d’aventure.
L'enquête commence ici !!!
Alors « Le chanteur sans nom » c’est quoi ? Et bien vous l’aurez compris, la question qu’il faut se poser ce n’est pas quoi, mais qui ! Et parce que je hais les spoilers je ne vais donc pas vous révéler l’identité du chanteur dans cette rubrique. Je cache le mystère derrière son masque pour vous en faire baver un max ! En vous avertissant tout de même, la révélation ne nous intéresse pas plus que ça (vous risquez, comme la plupart du monde, de ne pas du tout le connaître) nous retiendrons seulement son parcours passionnant.
C’est en 1936, sur scène, que notre homme commence à se dissimuler derrière ce petit bout de tissu. Tel un super héros il monte les quelques marches et fredonne au micro ses douces paroles. Il connut la gloire, mais malheureusement, trop éphémère pour que son public se rappelle de lui. Se produisant dans divers cabarets il conquiert les cœurs, de l’illustre inconnu aux stars de la chanson française tous conservent l’image d’un bon vivant. Le chanteur sans nom aimait rire et boire, plus que de raison, en bonne compagnie cependant, s’entourant ainsi de Charles Aznavour et d’Edith Piaf, avec qui il partage son quotidien. Il semble vivre sa vie à cent à l’heure, sans se soucier de ce que « responsabilité » ou « devoir » peut bien vouloir dire. Il rattrape le temps pour finir oublier de tous. C’est un portrait tout en nuance que nous offre les auteurs, un personnage dur à cibler, qui en fait un ouvrage magnifique.
« - Que voulez-vous, mon vieux, vous ne suivez pas votre régime !
- C’est lui qui ne peut pas me suivre, car je suis encore trop rapide pour lui ! »
Une séquence "flashback"
Magnifiquement illustrée !
À la manière d’une enquête, le personnage principal de notre époque va tenter de récupérer des points de vue et des témoignages de ce chanteur inconnu. Questionnant et interrogeant toutes les têtes l’ayant croisées, il récréera la vie du Fantômas de la chanson ! Alternant entre les années où le chanteur fait ses débuts (1936) et notre époque, Arnaud Le Gouëfflec nous sert un enquêteur (qui est peut-être l’auteur lui-même) curieux, déterminé à retranscrire le parcours du chanteur. Il aura connu l’amour, il aura brisé des cœurs, il aura déçu et ému. Par le dessin d’Olivier Balez le chanteur apparaît clairement, le dessinateur nous fait voyager à travers les deux époques avec une simplicité remarquable. Le dessin se rapproche du comics, un trait fin encré au pinceau, très expressif avec des couleurs  très simples qui fonctionnent parfaitement. Le scénario, de par son choix, allie biographie et enquête en faisant apparaître le chanteur sans nom en tant que fantôme, suivant les pas de notre détective sans que celui-ci ne le voit. Ce qui m’a le plus attiré dans ce bouquin c’est sa simplicité de lecture. Moi qui ne suis absolument pas un musicien ni un fan de la chanson française les auteurs arrivent tout de même à créer un récit clair et plein de poésie. Le sujet n’est pas non plus blanc ou noir, « Le chanteur sans nom » c’est un peu la vie d’un connard sympathique !

Pour conclure, je conseille également l’album « Topless » (les deux mêmes auteurs), mentionné ci-dessus, que j’ai eu la chance de découvrir entre temps !



Le chanteur sans nom - One shot - De Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Balez - Aux éditions Glénat - 116 pages


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