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La couverture du premier tome, ça semble
être la merde pour notre héros ! |
Eh oui, pour une fois, le stagiaire a une vraie excuse pour son retard, le mois de février est beaucoup plus court que les autres. C’est donc en ce début de mois de mars, avec ce soleil qui brille de mille feux et cette chaleur d’été que nous allons faire bronzette avec une superbe série, un chef-d’œuvre inachevé du nom de « Prophet » !
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| Autoportrait de Mathieu Lauffray |
Prophet est une série créée par Xavier Dorison (il est partout celui-là) et Mathieu Lauffray dont le premier tome paraît en 2000 chez les Humanoïdes Associés. Je ne vais pas trop revenir sur les auteurs, j’ai déjà brièvement parlé de Xavier Dorison, scénariste émérite qui est à la base de grandes séries (telles que « Asgard » ou « Le troisième testament » abordées dans mes rubriques). Mathieu Lauffray quant à lui est un dessinateur de talent, il commence ses faits d’armes avec Frédéric Contremarche sur la série « le serment de l’Ambre » en 1995 après des études aux Arts Déco puis continue sur des illustrations diverses notamment pour des couvertures de romans policiers et fantastiques. On va très vite se rendre compte que Lauffray est capable de beaucoup plus, il abandonne sa série avec Contremarche après le deuxième tome et se consacre à des travaux d’illustrations et de design (pour des couvertures d’album de Star Wars aux éditions Dark Horse entre autres) mais également au monde du cinéma avec l’adaptation de « Vingt mille lieues sous les mers » où il travaillera sur la recherche des personnages, projet qui malheureusement n’aboutira pas. Il revient dans la bande dessinée en 2000 avec cette série « Prophet ».
Voilà pour ce qui est des auteurs, pour ma part j’ai découvert l’histoire en cours de route au deuxième tome. À l’époque j’étais un novice en ce qui concernait le neuvième art mais j’y ai tout de suite vu quelque chose d’extraordinaire et ça a été une claque pour moi, jeune lecteur.
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Le noir et blanc impeccablement maîtrisé
par le dessinateur |
L’histoire suit les pas d’un chercheur à l’université du Miskatonic, Jack Stanton. Cet homme avide de découvertes se retrouve à mener une expédition avec son mentor : Alexander Kandel sur les traces du berceau de l’humanité et de la naissance de l’homme. Cette aventure les conduiras tout deux devant un sanctuaire aux dimensions ahurissantes bâti à plus de 5000 mètres d’altitude il y a de ça 8000 années remettant en question toute notre histoire. Jack Stanton n’aperçoit alors que les retombées médiatiques que cela pourrait engendrer, faisant abstraction que cette découverte puisse bouleverser tous les fondements théologiques, historiques et scientifiques connus aujourd’hui par l’homme. Peu après la parution de son livre « Ante Genesem » d’étranges phénomènes apparaissent un peu partout sur la surface du globe. De par sa découverte, Jack semble avoir réveillé d’étranges dieux qui régnaient sur la terre autrefois, la portée de son expédition se révèle alors, l’apocalypse arrive …
« - Personne vous m’entendez !! Personne ne doit voir votre livre ! Jamais ! Pour l’amour de Dieu promettez-le-moi ! …
- Mais… mais… Je ne … Je ne comprend pas…
- Non Mr Stanton vous ne comprenez pas… Vous ne comprenez rien du tout ! Vous n’avez pas la moindre idée de ce que vous avez fait ! »
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| En parlant de mise en scène ... |
Tout d’abord, il faut relativiser sur l’année de parution de l’album, si maintenant les histoires d’apocalypse et de fin du monde sont très rébarbatives il n’en était rien il y a 15 ans ! Passé ce petit obstacle vous entrerez très facilement dans cette histoire fantastique qui possède un scénario beaucoup plus dense qu’un simple récit d’anticipation. Même si l’on décerne une propension à l’apocalypse chez Xavier Dorison (« Le troisième Testament » et « Sanctuaire ») « Prophet » se met à part de par son traitement. Ce maître du suspense arrive à poser les bases d’une très grande série dès les premières pages. Mathieu Lauffray nous sert une mise en scène époustouflante avec un dessin qui paraît très brouillon, des traits vifs et instinctifs et une colorisation qui s’écarte des chemins classiques de la bande dessinée traditionnelle. C’est cet auteur qui m’a fait comprendre que le traitement d’une BD se fait comme celui du cinéma, tous les plans de Lauffray sont réfléchis minutieusement, comme s’il nous servait un film digne des plus grands chefs-d’œuvre. C’est surement d’ailleurs pour cela que le dessin reste aussi inabouti, pour fournir une lecture fluide et une scénarisation impeccable. La série s’est malheureusement arrêtée sur le troisième tome, mais si j’en reparle c’est parce que les éditions Soleil ont décidées de poursuivre le projet. Dix ans après, l’histoire continue et va se conclure sur la parution d’ici quelques temps du quatrième et dernier tome. Soleil compte rééditer tous les albums et ce dernier volume se fera avec la collaboration du dessinateur Eric Henninot. Vous pouvez d’ors et déjà découvrir les premières planches dans le « Lanfeust Mag » ! Et pour tous les fans vous pouvez également retrouver les deux auteurs dans la série « Long John Silver » (une adaptation très adulte de « L’Île au trésor ») qui se trouve exactement dans la même lignée que « Prophet », grandiose !
Prophet - Trois tomes parus - De Xavier Dorison et Mathieu Lauffray - Aux éditions Les Humanoïdes Associés - entre 46 et 52 planches par tome
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